Renforcement des ZFE : plus de répression, moins de solutions !

L’écologie gouvernementale prend un virage déjà vu dans les domaines de la sécurité routière et de gestion de la crise sanitaire : celui de la répression ! Au sortir d’une crise sanitaire qui a déjà provoqué son lot de contraintes, ce nouveau tour de vis sécuritaro-répressif pourrait bien rallumer les feux de mouvement sociaux de grande ampleur.

Pot de terre contre pot de fer : le retour ?

La planète a bien besoin qu’on prenne soin d’elle ! Pour autant, toujours favoriser les mêmes puissants et nantis et délaisser les autres a bien peu de chances d’obtenir l’adhésion du grand public à la juste cause qu’est l’écologie.

La question vaut d’être posée quand on voit ce qui a été prévu par notre ministère de la "transition" écologique (transition : quelle transition ?) : des contraintes, des restrictions, des punitions en veux-tu en voilà, mais des solutions alternatives restent à inventer pour que tous puissent vivre. Vivre, c’est aller travailler, faire ses courses, et quand on est habitant de banlieue, assumer ces tâches sans véhicule individuel est pour le moins compliqué. La mobilité est devenue un facteur essentiel de la vie moderne, et qu’inversement, empêcher cette vitale mobilité c’est exclure de la vie sociale. Comment dès lors associer les populations à de telles dispositions quand face à ces contraintes, rien de positif ne leur est proposé ?

La mise en situation est invariablement la même : des gens meurent, donc il faut que ça cesse. Toute personne qui contesterait les mesures prises devient automatiquement un rebut de la société, un complotiste, voire un dangereux agitateur. La recette est connue, on nous l’a brandie pour la sécurité routière avec les radars automatiques, on nous la ressert sous couvert d’état d’urgence pour la crise sanitaire, et voilà que l’écologie gouvernementale sort de son chapeau les mêmes expédients pour justifier cet énième tour de vis répressif !

Comme c’était déjà le cas pour le contrôle sanction automatisé (CSA) concernant les radars automatiques, la FFMC reste fermement opposée à la présomption de culpabilité que porte le projet de "CSA CritAir". La CNIL a par ailleurs souligné le risque de dérive qu’imposerait le recueil d’informations issues de la lecture automatique de plaque d’immatriculation de ce système. Encore que concernant les radars, on a toujours la possibilité de rouler : là, c’est un confinement plus insidieux, car aucune "thérapie" n’est même envisagée !

Plus grave, la mesure va impacter majoritairement les plus défavorisés, ce qu’a toujours souligné la FFMC depuis le début des restrictions de circulation.

La FFMC s’indigne qu’on envisage avant tout des moyens de répression, alors même que les alternatives au transport individuel des populations qui vont être le plus en difficulté du fait de ces restrictions ne sont même pas abordées ! Pas de renfort des transports en commun, ni en termes de maillage ni en termes de fréquence ; on constate même une suppression de beaucoup de transports ferrés de proximité. Pas de possibilités alternatives de type parking périphérique avec interconnexion sur les transports en commun. Pas même d’infrastructures dédiées à l’alternative électrique que ces classements CritAir présentent comme les plus vertueux ! Même si un véhicule électrique était gratuit demain, ce qui est loin d’être le cas, comment les habitants d’ensembles immobiliers peuvent-ils faire leur "plein d’électricité", chez eux comme sur leurs lieux de travail ? Une équation déjà pourvue de peu de solutions pour les classes populaires voire moyennes.

On ne parle pas de transition, un mot pourtant intégré à la dénomination du ministère en charge de l’écologie et des transports ! Cette assignation à résidence, proposée uniquement par le biais de contraintes et de perspectives de punitions, ne peut que rallumer des feux qui ont déjà flambé en 2018.

La population, confinée pour raisons sanitaires à grands renforts d’état d’urgence et autres dispositions plus liberticides les unes que les autres, risque fort de ne pas accepter ces contraintes sans qu’aucune alternative ne lui soit proposées. La mobilité est devenue indispensable à toutes et tous, en supprimer la possibilité aux plus défavorisés est une grave atteinte à la démocratie.

La FFMC sera aux côtés de ceux qui défendent une transition écologique vers un avenir meilleur pour la planète et pour l’ensemble de ses populations. Elle sera aux côtés de celles et ceux qui veulent un avenir pour toute la société, sans exclure ceux qui n’ont pas les moyens de changer de véhicule..

Voir en ligne : Le communiqué officiel sur le site du ministère de la transition écologique

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