Sécurité routière et baisse des vitesses : jusqu’où nous arrêteront-ils ?

Dimanche 5 octobre, les médias se sont fait l’écho d’un rapport « confidentiel » émis par le comité des experts du Conseil national de la sécurité routière (CNSR). Ce rapport (que la FFMC connaissait depuis le 30 septembre) propose de baisser la vitesse de 10 km/h sur le réseau secondaire. Ce qui n’est pas nouveau, c’est que les instances de la Sécurité Routière continuent à imposer à l’ensemble des conducteurs une vision sécuritaire uniquement basée sur la contrainte et la punition.

L’annonce d’une baisse des vitesses n’est pas nouvelle, la FFMC en parlait déjà cet été sur son blog, en dénonçant cette supercherie fondée sur une opération de communication visant à formuler des annonces comme on lance des ballons d’essai…

La nouveauté, c’est la prétendue "fuite" de ce rapport qui ne sert qu’à préparer les esprits à l’acceptation d’une baisse des vitesses en mettant le ministre de l’Intérieur et l’opinion publique devant le fait accompli. Ministre qui in fine prendra seul la décision, les experts et le CNSR ne faisant que des préconisations… de là à penser que cette « fuite » l’y aide…

Tant qu’à relayer l’info, les médias auraient dû voir que ces « experts » en sécurité routière n’ont pourtant pas pris en compte les poids-lourds déjà limités à 80 km/h sur le réseau secondaire... si les véhicules légers roulent à la même vitesse, il n’y aura plus de différentiel de vitesse avec les camions, sauf à réduire encore leur vitesse à eux aussi ?
Et pourquoi cela n’a t-il pas été pas pris en compte ? Parce qu’ils n’y ont pas pensé, tout simplement, ce n’est même pas mentionné dans ce fameux rapport d’experts... Par cet oubli, ces « spécialistes » font fi des questions d’interdistances, de visibilité, d’anticipation, bref, de tout ce qui fait la différence entre le strict respect d’une réglementation rigide et la vraie vie, celle où les gens s’adaptent en pleine conscience de leur environnement.

Encore une fois, une poignée d’idéologues restent arc-boutés sur l’idée unique de réduire la vitesse des véhicules au prétexte de « sauver des vies »... c’est sûr qu’une fois à l’arrêt total, les risques d’accidents diminuent fortement.

L’autre problème, c’est qu’en envisageant toujours plus de contraintes sur les usagers, on retarde l’adhésion de ceux-ci aux vrais enjeux de sécurité routière, parce qu’un individu contraint ne peut pas être convaincu... et que la contrainte appelle encore et toujours plus de contraintes.