D’abord, d’où vient le nom « Triton » ? C’est la contraction de Triumph et Norton, deux célèbres marques de motos anglaises des années 50 -60. A cette époque, le meilleur cadre de moto était le cadre « featherbed » (lit de plumes en français) inventé par les frères Mc Candless pour les fameuses Norton Manx (mono 350 et 500 cm3 de GP). Le featherbed a ensuite été produit en série pour les monocylindres puis les twins Norton 500, 600, 650 et 750 cm3.
Pendant ce temps, Triumph met au point le twin 650 cm3 de la Bonneville (T120), apparue en 1959, sur base du twin de la 6T, lequel remonte à la Speed twin 500 de 1937. Dans les années 50-60, ce moteur fabriqué en grande série est considéré comme le moteur le plus sportif qui soit, performant et léger à la fois. Le premier qui eut l’idée de monter un twin Triumph dans un cadre Norton featherbed fut Dave Degens, boss du bouclard « Dresda auto » en Angleterre.
Le « Tri-Ton » était né et Degens remporte une fameuse course en Espagne.
Suite à ce haut fait, les motards amateurs de « café-racer » anglais se mettent à monter des Triton, considérées alors comme l’archétype du café-racer absolu, la moto sportive par excellence, pour « purs et durs ».
En France, dès cette époque, il y a des amateurs de Triton, principalement les afficionados des motos anglaises, alors les plus performantes, et des artisans qui en bricolent. Jusqu’à présent, ces amateurs sont des purs et durs, à l’ancienne, mécaniciens avertis… Une espèce rare, une sorte d’aristocratie rebelle de la moto, où l’entraide et la solidarité ont un sens !
Parmi eux, André Chardin, dit « Dédé ». Astrophysicien, il est fou de motos anglaises en général et de Triumph en particulier. Son métier lui permet de voyager, notamment aux USA où il déniche des pièces rares pour monter ses Triton.
En 1995, avec deux amis, Nanard et Boris, il fonde le club Triton, qui rassemble des centaines d’amateurs de motos anglaises classiques et qui est membre du Watoc (le World Associations Triumph Owners Clubs).