Rencontre FFMC - DISR Florence Guillaume Florence Guillaume, nouvelle déléguée interministérielle à la sécurité routière

Une gendarme à la tête de la Sécurité Routière ? Si d’aucun aurait pu s’en inquiéter, c’est en réalité dans une ambiance décontractée que les représentants de la FFMC ont pu évoquer nos sujets "sécurité routière" avec la nouvelle déléguée. Gwen-Aël Lamoureux, Céline Aubrun et Didier Renoux ont pu détailler tant les points de satisfaction que les inquiétudes des usagers de 2RM.

Photo Flottes Automobiles

Nommée déléguée interministérielle à la sécurité routière - DISR - en remplacement de Marie Gautier-Melleray en septembre dernier, Florence Guillaume nous a reçus en compagnie d’Isabelle Griffe, adjointe au sous-directeur de la direction de la sécurité routière (DSR). Un changement dans la continuité, puisqu’une femme en remplace une autre à ce poste, mais un changement dans le parcours professionnel qui précède la nomination, puisque les DISR ont souvent été issus des professions juridiques, alors que la nouvelle venue est générale de gendarmerie. Elle a d’ailleurs battu le record du plus jeune général de gendarmerie, ayant été élevée à ce grade à 47 ans...

Dès les premiers échanges, l’ambiance s’est avérée très détendue et conviviale. Madame Guillaume nous a demandé une présentation de la FFMC afin de mieux faire connaissance, puis nous a laissé la parole pour aborder les sujets de notre choix, illustration de la volonté d’écoute et d’avancer ensemble affichée par le nouveau slogan de la sécurité routière : "Vivre, ensemble"...

Parmi les sujets abordés figurait notre inquiétude vis-à-vis de l’expérimentation de la circulation inter-files - CIF : nous avons relevé que l’information diffusée était très insuffisante si l’on souhaite que tous les usagers concernés dans les 21 départements concernés sachent que cette pratique existe ! Notre crainte est bien entendu que les résultats de l’expérimentation soient faussés par ce manque d’information ! La réponse de Florence Guillaume a été que "la volonté est d’inscrire cette pratique dans les textes", et qu’il ne faudrait donc pas que les résultats d’accidentalité soient défavorables sur la période concernée ! Or, les premiers résultats de l’expérimentation, qui portent sur le respect des règles, montrent que les vitesses pratiquées sont bien au-dessus de ce qui est prévu. De ce fait, la DISR souligne que si, en plus de ces vitesses excessives, les résultats de l’accidentalité étaient défavorables, il serait impossible de transcrire cette pratique dans le code de la route ! La communication va donc être relancée par la Sécurité Routière en particulier sur les réseaux sociaux, ce printemps 2023, tout en soulignant que dans le code actuellement enseigné, il y a déjà des items qui concernent la CIF...

Autre sujet d’inquiétude pour nous : les CDSR (Commissions Départementales de Sécurité Routière). Si nous nous sommes félicités que de plus en plus de nos antennes y participent, le fait que toutes n’y soient pas conviées par les préfectures, ainsi qu’à l’élaboration des documents généraux d’orientation - DGO nous questionne, alors que nationalement, nous siégeons au conseil national de sécurité routière - CNSR. Pour autant, l’attribution de subventions liées aux plans départementaux de sécurité routière - PDASR - est bien souvent facilitée par les instructions de la précédente DISR, Mme Gautier-Melleray. La DISR a convenu qu’il sera opportun de rappeler ces notions aux préfectures. Bien entendu, de notre côté, il faut aussi que nos antennes s’engagent dans la concertation de façon constructive avec les représentants de l’Etat à l’échelon départemental, même (et surtout ) s’ils ne sont pas d’accord.

Extrait du projet de livret destiné aux ados

La plus grande partie de notre entretien a porté sur le continuum éducatif, avec en particulier la partie qui concerne les enfants à l’école comme au collège. Là encore, notre expérience montre que même si les textes prévoient une place pour la sécurité routière dans les cursus scolaires, cette place est bien souvent réduite à un "bachotage" qui permet d’obtenir les attestations ASSR 1 et 2 nécessaires pour pourvoir passer un permis plus tard ! De ce fait, notre implication à travers le programme éducation routière de la jeunesse - ERJ - a été saluée comme un bon complément aux actions tournées vers les plus jeunes par la Sécurité Routière comme "Elliott le pilote". Le livret d’éducation routière issu des travaux de la FFMC 34 avec la participation du dessinateur Ptiluc pourrait faire l’objet d’une collaboration : à suivre !

Pour terminer, nous avons évoqué le réseau des Monsieur Moto départementaux, qui depuis plusieurs années est très inégalement suivi. Le constat est le même côté DSR, avec la volonté de capitaliser sur l’existant en en renforçant l’effet avant de penser à "re-généraliser" le réseau sur le plan national. En particulier sur le plan des infrastructures, pour lequel nous avons rappelé nos opérations "Motard d’un jour", qui font découvrir aux élus et responsables locaux l’influence de l’état du réseau routier sur la sécurité des deux roues.

Le sujet du contrôle technique n’a pas été abordé car la DISR a rapidement botté en touche, le sujet étant entre les mains du ministère des transports.

En conclusion, ce fut une bonne rencontre, qui s’est terminée par un incident : l’effondrement du bureau de la déléguée, en raison de pieds mal fixés, ce qui lui a permis de plaisanter sur le mode "voilà l’état du bureau de la DISR après le passage des motards en colère" : bonne ambiance, on vous dit !

La délégation FFMC en visite à la Sécurité Routière
de gauche à droite, Gwen Ael Lamoureux, Didier Renoux, et Céline Aubrun