Les Membres du Parlement Européen veulent une assistance intelligente pour contrôler la vitesse sur les motos.

Le Parlement Européen (PE) veut des mesures robustes pour la sécurité routière, tels qu’une limite de vitesse de 30km/h en ville et tolérance zéro pour l’alcool au volant, mais il suggère aussi l’Assistance intelligente pour la vitesse (ISA) sur les motos.

Le 5 octobre 2021, la session plénière du Parlement a adopté l’avant-projet de la députée Elena Kountoura avec une grande majorité de votes. Le rapport contient beaucoup de mesures pour améliorer la sécurité routière en Europe dont l’introduction de l’ISA sur les motos.

En général, le PE estime qu’un changement vers une mobilité active (la marche, le vélo) et le transport en commun apportera une grande contribution à la sécurité routière.
Aussi, une meilleure infrastructure, une agence européenne du transport routière, une réduction de la vitesse avec une application plus sévère devraient jouer un rôle pour réduire les accidents mortels ou qui causent des blessures sérieuses.

Dans un rapport « à sa propre initiative », le Parlement réagit sur le cadre stratégique de l’UE en matière de sécurité routière 2021-2030 – Recommandations sur les prochaines étapes vers la « Vision zéro » (2021/2014(INI)).

Dans ce cadre, la Commission Européenne (CE) a défini plusieurs Indicateurs Clé de Performance (ICP ou KPI) avec le but de réduire les accidents où les victimes sont tuées ou gravement blessées. Le Parlement soutient les mesures de la Commission, mais veut aller plus loin. Pour commencer, le PE veut que la Commission définisse les KPI qui incluent les véhicules du catégorie L (par exemple, les motos)

Pour souligner quelques demandes des députés européens :
• Le Parlement appelle à davantage d’investissements dans l’infrastructure pour la sécurité en insistant sur les zones qui ont les taux les plus élevés d’accidents : un cadre de classification des routes qui relie mieux les limites de vitesse avec la structure de la route, en lien avec le système d’approche pour la sécurité.
• Côté véhicules, le Parlement appelle à inclure des éléments de la sécurité des véhicules dans les inspections techniques périodiques. Il appelle aussi à ce que toutes les motos soient équipées d’ABS, et que les systèmes d’assistance à la vitesse intelligents (ISA) soient installés dans tous les nouveaux véhicules, y compris les motos. En plus, l’eCall devrait être monté sur toutes les motos.
• Concernant « la nouvelle mobilité » (véhicules électriques de micro mobilité tels que les scooters « electric kick »), le Parlement s’inquiète sérieusement de la sécurité des véhicules eux-mêmes, et aussi de leur circulation en sécurité.
• Concernant la sécurité routière, le Parlement appelle à des limites d’alcool et leur imposition plus strictes. Il appelle aussi à une limite de vitesse de 30km/h dans des zones résidentielles, avec la possibilité de limites plus grandes dans les grands axes, et dans des zones avec beaucoup de piétons et de cyclistes. Pour faire respecter ces limites, les États-Membre devraient investir surtout dans l’imposition du respect de la vitesse et une communication de haute qualité.
• Finalement, le Parlement appelle la Commission Européenne de rendre obligatoire la formation et l’évaluation théorique et pratique pour obtenir un permis de conduire pour toutes les catégories de véhicules à deux roues motorisés.

Elena Kountoura, rapporteure du PE, a déclaré : « Pendant trop longtemps, les Européens ont du vivre avec un nombre inacceptable de morts sur nos routes. Il est réaliste de viser à réduire de moitié le nombre de décès sur les routes d’ici 2030, si l’UE et les États membres s’engagent à améliorer la sécurité routière, associé à une forte volonté politique et à un financement suffisant. Nous savons déjà ce qui tue sur la route, c’est pourquoi nous appelons la Commission et les gouvernements à appliquer des mesures spécifiques pour sauver des vies afin de soutenir ces efforts, telles que des limites de vitesse plus basses, en particulier la création d’une limite par défaut de 30 km/h pour les villes, un transfert modal accéléré vers d’autres formes de transport et une nouvelle Agence européenne pour le transport routier. » (photo PE)

« Nous ne soutenons aucun équipement technique qui enlèverait le contrôle de la moto à son pilote »

Commentaire du Secrétaire Générale de la FEMA Dolf Willigers : « Nous enregistrons ce rapport et presque toutes les mesures proposées par le Parlement. Dans une lettre à la CE plus tôt cette année, nous avons déjà demandé que les deux roues motorisés soient inclus dans le Key Performance Indicators (KIP), avec une meilleure formation, des contrôles plus ciblés à l’évaluation, l’évitement du risque plutôt que la technique à basse vitesse et une infrastructure plus sécurisante. Ces demandes se retrouvent dans le rapport du Parlement »
Et Dolf poursuit : « Nous ne soutenons aucun équipement technique qui enlève le contrôle de la moto du pilote, et donc - bien que nous comprenions le besoin de réduire la vitesse dans certaines situations - nous considérons que toute Assistance Intelligente de la Vitesse qui touche au contrôle du moteur est un danger pour les motocyclistes, comme nous en avons déjà discuté avec la CE en 2019. La Commission était d’accord avec nous, on ne peut pas monter ISA sur les motos ».

Photo du haut avec l’aimable autorisation de Ducati
Cet article est soumis aux droits d’auteur de la FEMA