Les résultats de l’expérimentation

L’enjeu des comptages

“l’expérience menée dans les Landes ne permet pas de tirer de vraies conclusions, car le taux d’allumage des feux était trop faible (20%)”
Rémi Heitz, Moto-Net*, 29/09/04


“au dessus de 25%, c’est un succès, mais on peut tirer des conclusions viables à partir de 20%”
Gilles de Robien, Août 2004

A partir de quel taux d’application de la recommandation par les usagers de la route, l’expérimentation sera-t-elle considérée comme valable ?

Un taux de 25 % d’utilisateurs des feux de croisement le jour devrait être suffisant pour tirer des leçons du point de vue de l’accidentologie.
Mais seul un taux minimal de 50 % d’utilisateurs des feux de croisement le jour marquerait une bonne adhésion à cette mesure.

FAQ Feux de Jour DSCR (Octobre 2004) :
Sécurité Routière

A l’heure où les pouvoirs publics se félicitent que “cette recommandation faite aux usagers a été suivie de manière significative” (Communiqué de presse du 23/3/05), il importe avant tout de savoir si l’expérimentation a effectivement permis de tirer des conclusions fiables en terme de sécurité routière.

En d’autres termes, l’objectif des 20 à 25% d’utilisation des feux de jour a-t-il été tenu ?

Chiffres officiels : quelle validité ?

L’incohérence des chiffres officiels
  • Novembre : La mesure vient d’être mise en place, et une campagne de publicité multi-support lancée pendant 10 jours. La DSCR relève un taux de 44%, là où la FFMC ou Autoplus comptent entre 24 et 29% d’utilisation des feux de jour.
  • Décembre : La FFMC relève une chute de près de 15 points, alors que la DSCR annonce (communiqué du 14 janvier) un taux d’utilisation de 46% ... révisé à 52% trois semaines plus tard (communiqué du 9 février) !
  • Janvier  : Le ministère des transports annonce (conférence de presse du 9 février) que les résultats de novembre et décembre, mesurés par un institut de sondage, n’étaient pas valables ... mais continue de communiquer sur ces taux !
    Le taux d’utilisation du mois de janvier, mesuré par les DDE, chute à moins de 30%.
  • Février  : la DSCR ne publie aucun chiffre
  • Mars  : la DSCR ne publie aucun chiffre non plus.

Les mesures FFMC à mars 2005

137.296 véhicules contrôlés
230 comptages
18 régions
38 département
dont 10% contrôlés par huissiers

Ces comptages ont été réalisés de la manière suivante :

  • Absence de “parasites”
    • zones sans aucun obstacle de type infrastructure (tunnel, ponts)
    • zones privilégiant les segments rectilignes ou grandes lignes droites plutôt que des voies de circulation tourmentées.
    • comptages sur un seul sens de circulation
  • Conditions météo
    • comptages par beau temps et mauvais temps (hors pluie & brouillard)
    • Correspond aux conditions “officielles” de comptage de la DSCR
    • horaires de mesure entre 10h et 15h
  • validation par huissiers (Me Nadjar) par échantillon représentatif (10%).
    Les chiffres FFMC

En novembre, le taux approche 25% grâce à l’intense campagne médiatique, ainsi qu’à la campagne de publicité multi-supports de la DSCR ;
Le taux chute de près de 10 points en décembre, mais se maintient en Janvier (nouvelle campagne de publicité de la DSCR).
En février et mars, l’utilisation des feux de croisement le jour chute brutalement, avec le retour des beaux jours.

Les enseignements de l’expérimentation

- Les Français se sont nettement prononcés contre l’allumage des feux le jour  :

  • via la pétition, encore en cours, signée par plus de 150.000 usagers (automobilistes, piétons, cyclistes, motards)au 30 mars 2005
  • via l’ensemble des associations ou organismes qui se sont positionnés contre la mesure ou ont refusé de la soutenir
  • en refusant d’allumer leurs feux de croisement le jour, lorsque les conditions de circulation ne l’imposaient pas.

- Il est impossible de tirer des enseignement scientifiques de cette mesure  :

  • la moyenne sur les six mois d’expérimentation étant de 14% (et 8% seulement pour le mois de mars), le taux d’utilisation des feux de croisement le jour, hors nécessité, est trop largement en dessous des 20% ou 25% requis pour en tirer des conclusions positives.