Pollution : l’enfumage de la circulation alternée

Dans la panique, le gouvernement et la Mairie de Paris décident d’entraver la mobilité des franciliens : la FFMC dénonce une mesure inadaptée, injuste et trompeuse.

Après trois jours de niveau de pollution en « seuil d’alerte », le gouvernement vient de décréter la circulation alternée lundi 23 mars pour cause de pic de pollution aux micro-particules sur Paris et 22 communes de la petite couronne. Ne seront autorisés que les véhicules dont le chiffre d’immatriculation est impair. C’est arbitraire et injuste : des véhicules très polluants pourront rouler quand d’autres peu polluants seront interdits, notamment les deux-roues motorisés fonctionnant uniquement à l’essence, donc qui ne rejettent pas de micro-particules comme en rejettent les moteurs diesel.

Quant à l’efficacité de ce dispositif, elle ne sera que très relative puisque le pic de pollution atmosphérique que nous subissons n’est pas causé par le trafic automobile à Paris vu qu’il s’étend sur toute la moitié nord du pays, apporté par une situation météorologique particulière. Aujourd’hui, des responsables politiques prétendent que la circulation alternée a fonctionné l’an passé en omettant de préciser qu’elle a été mise en place la veille d’un changement de météo annoncé et que ce sont les vents qui ont purifié l’atmosphère !

Tant qu’à décréter, en pleine panique, des mesures élaborées dans la précipitation, va t-on aussi vers une alternance du chauffage urbain, un jour sur deux selon le numéro de la rue ? Va-ton demander aux compagnies aériennes de faire voler leurs avions en circulation alternée ou sommer les usines de suspendre leurs activités un jour sur deux ?

La FFMC dénonce une mesure inadaptée et arbitraire où l’usager sert encore de variable d’ajustement : la pollution n’est pas un phénomène nouveau et plutôt que de culpabiliser les usagers de la route, il vaudrait mieux travailler durablement à envisager les déplacements motorisés (quand il n’existe pas d’autre solution) en favorisant des alternatives… par la fluidité qu’ils apportent au trafic, par leur faible poids, leur encombrement réduit et leur moindre consommation, les deux-roues motorisés (qui ne fonctionnent pas au diesel !) sont une alternative aux problèmes de congestion urbaine et donc de pollution.