Rails de sécurité pour motards : à quand la norme ? Les membres du CEN préfèrent s’attarder sur des détails au lieu de sauver des vies.

Début juin, le comité technique sur les équipements routiers (TC226) du CEN (Comité européen de normalisation) a tenu sa réunion annuelle à Berlin. Le projet de norme, visant à rendre les rails de sécurité plus sûrs pour les motards, n’a pas été soumis à approbation, du fait de l’importance du nombre d’observations formulées. La Fema va porter de nouveau cette question lors de la prochaine réunion du sous-comité (TG1) qui se tiendra en septembre.

La Fédération des associations de motards européens (Fema) a le regret d’annoncer que ses efforts, destinés à faire adopter le projet de norme visant à rendre les rails de sécurité plus sûrs pour les motards, n’ont pas été couronnés de succès. La proposition de projet, basée sur la norme espagnole, n’a pas été soumise au vote formel du Comité technique 226, qui s’est tenu jeudi 4 et vendredi 5 juin à Berlin, du fait de la centaine d’observations formulées.

On peut légitimement s’interroger sur les raisons qui ont poussé à formuler autant d’observations, au sujet d’une norme déjà existante, à l’efficacité maintes fois prouvée, et utilisée par plusieurs pays unis dans leurs efforts à trouver une solution au problème des motards qui heurtent les dispositifs de retenue. Évidemment, chacun des participants défend ses propres intérêts dans le développement - ou le non-développement - de la norme, les intérêts économiques à la clé étant non négligeables.

La secrétaire général de la Fema, Aline Delhaye, qui a activement participé à la préparation du projet, déclare : « Je pense que certains participants du CEN tendent à oublier la réalité au-delà de l’objectif. Certains essaient de minimiser le problème pendant que d’autres se focalisent uniquement sur des détails techniques dans le but d’avoir la meilleure norme dès le départ. Mais la vérité est que, pendant ce temps, des motards meurent des conséquences d’une glissade sur la route. À ceux qui considèrent ce problème comme secondaire compte-tenu du faible nombre de motards face aux autres catégories d’usagers de la route, je voudrais fermement leur rappeler un principe simple de sécurité routière : quelle que soit l’importance de la catégorie en jeu, la sécurité des uns ne doit pas se faire au détriment de celle des autres. La Fema n’aurait pas dépensé son énergie et les dons des motards pendant 20 ans si cela n’en valait pas la peine ! »

La Fema soutient le projet actuel de norme dans son état actuel. Toute autre configuration d’impact (NDT : lors du test d’homologation) ou amélioration technique doit être remise à plus tard. Les membres de la Fema n’accepteront pas que 20 années d’efforts de sensibilisation et de financement du travail de la Fema sur cette question soient reportés aux calendes grecques sur l’autel des intérêts d’autrui.

La prochaine réunion TC266 du sous-comité (TG1) devrait se tenir en septembre. La Fema va proposer de séparer les observations reçues en deux catégories : celles qui peuvent être retenues pour cette version de la norme et celles qui seront analysées après l’adoption de la norme, qui devrait intervenir, espérons-le, au plus tard en 2010.

Communiqué de presse émis par la FEMA (Federation of European Motorcyclists’ Associations)

Traduction Yannick Leverd - FFMC